Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (2/2)

Article : Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (2/2)
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9 août 2015

Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (2/2)

Précédemment, le cas des dirigeants africains qui s’accrochent au pouvoir et refusent de s’en détacher, a été évoqué sur ce blog. Une interpellation a même été lancée au plus actuel, le président du Burundi. L’obstination de ces présidents à s’«incruster» dans le fauteuil présidentiel, en dépit des dispositions constitutionnelles, est l’une ou la principale cause d’instabilité de ces pays. Et de fait, l’un des facteurs du retard de développement du continent africain. Ces dirigeants qui n’ont cure de l’avenir desdits pays, y ont leur responsabilité toute engagée. L’actuelle et préoccupante situation burundaise n’en est que la parfaite illustration.

« Les ennemis de l’Afrique, ce sont les Africains¹ »

D’autres cas, cette fois-ci domestiques sont devant nous, mais plus pour des raisons d’économie d’énergie (physique et intellectuelle), nous ne voulons pas en discuter ! Parmi ceux-ci, figure une catégorie de dirigeants dite « fils de…» qui sont nés, grandissent et « arrivent»  au pouvoir dans du velours. Ils parviennent à la présidence dans des situations scabreuses avec des constitutions et des articles taillés, « cousus, » tripatouillés à leur mesure. Et à aucun moment de leur « règne » ils ne montrent la volonté de rétablir ces constitutions ou leurs articles tripatouillés. Ils ne rassurent pas leurs compatriotes quant à la probabilité qu’ils quittent un jour le fauteuil présidentiel. Leur seule intention (cachée) comme leurs prédécesseurs est d’inventer l’artifice constitutionnel leur permettant de mourir au pouvoir. C’est une tare « génétique » dira-t- on.

« Toi, président² »

« Toi, président » tu te battras jour et nuit, quitte à avoir la couronne toute blanchie, pour trouver à tes compatriotes médecins, de meilleurs moyens de vie et de travail. « Toi, président » tu te battras pour améliorer la vie des agriculteurs. Tu lutteras pour mettre tes compatriotes enseignants dans de bonnes conditions de travail, et assurer ainsi une bonne éducation à tous tes concitoyens. « Toi, président,» tu te battras avec toute ta force pour permettre à tous tes compatriotes de vivre dans le bien-être… Ainsi après les honneurs de la présidence, quand seul tu feras tes achats au supermarché, tes compatriotes te désigneront avec joie : « Voici l’homme qui s’est battu pour le bonheur de ses concitoyens ! »

clandestins
Immigrés sur la mer

 

Les présidents africains sont-ils des paresseux ? Non, tous ne le sont pas. Parmi ceux qui se démarquent des «flemmards,» nous pouvons citer le lucide Jakaya Kikwete de la Tanzanie. Ce président démocrate a tout simplement déclaré, urbi et orbi, qu’il ne voulait pas d’un «3e mandat !» Ceux qui tripatouillent ou se complaisent dans les constitutions les « autorisant » à s’éterniser au pouvoir, sont souvent aussi les gros flemmards. Ces présidents trouvent probablement un plaisir à priver leurs compatriotes de leur liberté, leur bien-être, à les voir immigrer sur des rafiots et mourir dans la mer ou le désert.

Laissez tranquilles les fils et petits-fils des ex-colonisateurs, les néo colonisateurs, les impérialistes ou encore les néo impérialistes. D’eux, on en parlera un jour peut-être. Les ennemis de l’Afrique, ceux qui ne veulent pas que l’Afrique se développe, sont aussi des Africains.

A.H.

1Alpha Blondy   « Les imbéciles » (Album Yitzhak Rabin, Polydor 1998)

2 L’impératif du « Moi, Président » de François Hollande.

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