Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (1/2)

Article : Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (1/2)
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1 août 2015

Les présidents africains sont-ils de gros paresseux ? (1/2)

Qu’on se le dise et qu’on se le retienne une fois pour toutes. Quand on se dit chef d’État d’un pays, a-t-on besoin de faire 15 ans ou 25 ans à la tête de ce pays pour exécuter le programme que l’on s’est fixé avant la présidence ? Même en dormant, ma réponse est et restera toujours non ! Et pourtant, prenez un billet d’avion et allez visitez les « plats pays»  comme le Tchad, le Cameroun, la République du Congo, la République démocratique du Congo, le Togo, la Gambie… et vous reviendrez dire le contraire.

 

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Nicéphore  Soglo (Crédit: cappfm.com)
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Alpha O. Konare

 

 

 

 

 

 

 

 

Nicéphore Soglo et Alpha Oumar Konaré, des chefs d’Etat très travailleurs

Nicéphore Soglo le Béninois et Alpha Oumar Konaré le Malien, ont été élus pour la première fois président de leur pays, respectivement en mars 1991 et avril 1992. Soglo a fait un mandat de cinq ans, avant d’être battu à l’élection présidentielle suivante. Konaré lui, préside un premier mandat de cinq ans puis est réélu1 en 1997 pour un second et dernier quinquennat, selon la Constitution malienne. Notons que le président béninois Soglo n’a pas eu de répit juste après son élection. En effet, avant même d’être investi, il a subi une « attaque mystique»  au tchakatou2 ou fusil-mystique, qui l’a cloué et hospitalisé neuf mois durant. Toujours est-il qu’à leur prise de fonction, ils se sont mis au travail pour exécuter leurs programmes respectifs selon leur capacité. Après, ils sont partis tranquillement sans chercher à tripatouiller les constitutions. On garde au moins un bon souvenir de ces vrais hommes d’État.

Quant aux autres présidents africains, la plupart seraient-ils de gros paresseux qui préfèrent les coupes de champagne et les croupes féminines au gros travail ? #presidentparesseux

Leurs passe-temps favoris : le champagne et les femmes

A force d’avoir un goût trop prononcé pour le champagne et les femmes, ils voient passer cinq ou dix années comme un mois et n’ont même pas exécuté le tiers de leur programme électoral. Pas étonnant qu’ils tripatouillent ensuite les constitutions et veuillent s’accrocher au pouvoir. Le cas le plus patent et actuel est celui de Nkurunziza, Pierre de son prénom. Voilà un rebelle de maquis qui par un pur hasard, est propulsé au-devant de la scène politique. Et l’ancien ailier droit de Bujumbura se croyant devenu Ubu roi, n’a pas vu passer les dix longues années (2005-1015) à la présidence burundaise. Durant ces années, il a gracieusement profité des usufruits, au dos du contribuable burundais. Aujourd’hui, le temps venu de plier ses bagages, monsieur ne veut plus s’exécuter et inaugure un nouveau jeu étymologique, sémiologique entre un mandat et un mandat. Il se l’est joué en ex-footballeur tyrano avec le sang de ses compatriotes. Je voudrais lui poser une question, une seule. Peut-être que son truculent porte-parole, Willy Nyamitwe lit Mondoblog, on ne sait jamais. Il lui transmettra.

La question

« D’après l’article 96 de la Constitution burundaise, Monsieur Nkuruziza Pierre, vous dites que vous n’avez pas été élu en 2005 au suffrage universel et donc, ce n’est pas un mandat présidentiel.

Alors, Monsieur le « Président » le temps que vous avez passé à la tête de la République du Burundi entre les années 2005 et 2010, c’était quoi ? Un congé, une vacance, une villégiature, un repos, une promenade de santé ou un jackpot octroyé par les députés burundais? »

Ce ne sera pas moins un plaisir pour notre blog, de publier votre droit de réponse. (À suivre…)

A.H

1 La présidentielle en 1997, s’est tenue dans un climat de tension entre le pouvoir et les partis de l’opposition, ces dernières boycottant cette élection.

2 Ceux qui ne sont pas Africains ou ne s’intéressent pas au thème du mystique trouveront cela suspect. Mais, disons-nous la vérité qu’en politique et pas seulement en Afrique (souvent) des « moyens mystiques » sont usés et utilisés comme arme politique d’« élimination » des concurrents. Pour du moins, ce que j’en sais.

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